Six policiers visés par des tirs d'arme à feu ont été légèrement blessés dans la nuit de lundi à mardi lors de violences urbaines à Fort-de-France dans un contexte de grogne contre la vie chère en Martinique, a indiqué la préfecture dans un communiqué.
"Au cours de la nuit, ils sont intervenus à trois reprises face à des groupes d'individus violents qui les ont pris pour cibles au moyen d'armes à feu et de jets de projectiles", indique le communiqué, ajoutant que les policiers ont essuyé à deux reprises des "tirs à balles réelles, qui ont blessé légèrement six fonctionnaires et dégradé deux véhicules".
Trois personnes ont été interpellées, précise le communiqué. Les échauffourées ont eu lieu dans le quartier de Sainte-Thérèse à proximité du Grand port maritime de Martinique. Selon la même source, "trois voitures et plusieurs poubelles ont été incendiées (...), ainsi que des matériaux volés d'un chantier de travaux publics".
Trois bidons d'essence ont été découverts à proximité des barricades, la préfecture annonçant l'interdiction de vente de carburant en bidon "afin de prévenir tout risque". "Je suis en colère parce qu'on m'a annoncé une manifestation pacifique et on nous a attaqués pour rien", a réagi Louisy Berté, secrétaire territorial adjoint du syndicat Alliance Police nationale.
Lundi matin, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues pour débloquer les accès du port de Fort-de-France. Des cocktail molotov et un bidon d'essence avaient été retrouvés. Des tas de pierres étaient par ailleurs disséminés derrière des barricades.
Le Grand port maritime de Martinique, par lequel transitent 98% des marchandises qui entrent ou sortent du territoire, est visé depuis dimanche par un mouvement de grogne contre la vie chère. Plusieurs centaines de personnes avaient répondu à l'appel du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC) qui réclame l'alignement du prix des produits alimentaires sur ceux pratiqués dans l'Hexagone.
Interpellé tôt dimanche matin près d'un dépôt de bus où des dégradations ont été commises, le président du RPPRAC, Rodrigue Petitot, a été remis en liberté lundi soir sous le statut de témoin assisté.
En réaction à son arrestation, les syndicats de dockers et d'agents du port ont cessé le travail. Ils réclament également des négociations sur la question de la vie chère. Leur mouvement continue, selon la direction du port.
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