Le nouveau gouvernement de l'archipel français de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, a désigné mercredi son président, le non-indépendantiste Alcide Ponga. Après une première tentative infructueuse mardi, les 11 membres du gouvernement calédonien se sont à nouveau rassemblés mercredi pour l'élection de leur président et ont réuni six voix en faveur de M. Ponga, issu du mouvement "Le Rassemblement-Les Républicains".
Son concurrent Samuel Hnepeune a obtenu trois des cinq voix indépendantistes, l'Union nationale pour l'indépendance, qui dispose de deux sièges, ayant choisi de s'abstenir. Alcide Ponga, 49 ans, est issu d'une famille kanak non-indépendantiste.
Maire depuis 2014 de la petite commune minière de Kouaoua, sur la côte est de l'île principale, il est aussi depuis le 21 avril le premier Kanak à présider Le Rassemblement-Les Républicains. Diplômé de sciences politiques, M. Ponga a effectué sa carrière dans la mine, un secteur aujourd'hui en grande difficulté mais qui reste le premier pourvoyeur d'emploi privé dans l'archipel. Il succède à l'indépendantiste Louis Mapou, dont le gouvernement a été renversé le 24 décembre avec le départ du parti de centre-droit "Calédonie ensemble".
- Gouvernement renversé -
Le nouveau gouvernement a été élu mardi par l'Assemblée délibérante du territoire, mais n'avait pas réussi à se mettre immédiatement d'accord sur un nom. Une partie des indépendantistes, dont Calédonie ensemble, s'était alors abstenue malgré la candidature de Philippe Dunoyer, issu de ses rangs. Celui-ci avait annoncé sa démission du gouvernement, moins d'une heure après l'élection d'un exécutif, en raison des divisions au sein du groupe des non-indépendantistes. Plus de sept mois après de violentes émeutes, l'archipel a été plongé dans l'incertitude le 24 décembre par le renversement du gouvernement en place depuis trois ans.
Les membres du gouvernement calédonien sont élus lors d'un scrutin de listes. En cas de démission, c'est le suivant sur celle-ci qui prend la place du démissionnaire. Seule la démission de l'ensemble de la liste provoque la chute du gouvernement. C'est ce scénario qui s'est produit le 24 décembre, avec le départ de Calédonie ensemble. Le mouvement reprochait à l'exécutif de Louis Mapou son "manque de fermeté" face à l'Etat dans le cadre des discussions pour l'aide à la reconstruction du territoire. Son économie a été mise à terre par l'insurrection qui a débuté le 13 mai, après l'adoption par l'Assemblée nationale à Paris d'une réforme très controversée du corps électoral calédonien.
Située à 17.000 kilomètres de Paris, la Nouvelle-Calédonie a été meurtrie en 2024 par six mois de tensions insurrectionnelles, sur fond de contestation indépendantiste du corps électoral aux élections provinciales, cruciales pour le territoire. Les troubles ont coûté la vie à 14 personnes et fait plus de 2 milliards d'euros de dégâts. Le scrutin, qui devait avoir lieu en 2024, doit se tenir fin 2025.
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