Quelque 836 vols à main armée ont été recensés en 2024 en Guyane, territoire ultramarin de 300.000 habitants, soit un "taux par habitant 20 fois supérieur à la moyenne nationale", a indiqué vendredi le préfet Antoine Poussier, lors de la présentation du bilan annuel sur la délinquance. Le préfet a souligné que 49 homicides avaient été commis en 2024 en Guyane et que dans 60% des cas, l'usage d'armes à feu est en cause.
"C'est presque un par semaine", a relevé Antoine Poussier, qui précise que ce chiffre est en baisse de 17% par rapport à 2023, où 59 homicides avaient été enregistrés, faisant de la Guyane le département le plus touché par la criminalité de France avec 20,6 personnes tuées pour 100.000 habitants en moyenne, contre 1,5 au niveau national selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure. Mais si la délinquance globale s'est "stabilisée" en 2024 selon le préfet, "la plus violente - les homicides, les vols à mains armée - est à un niveau hors norme par rapport au reste du territoire".
L'usage d'armes à feu est relevé dans les trois quarts des vols avec arme et 60% des homicides, a poursuivi Antoine Poussier. Dans ce contexte, les autorités font de la lutte contre leur circulation, "un fléau en Guyane" et l'objectif opérationnel "le plus important", a-t-il déclaré. En 2024, les saisies d'armes ont atteint le nombre de 528, soit le double par rapport à l'année précédente, dans un territoire de 84.000 km2, partageant une frontière de 510 km avec le Suriname et de 730 km avec le Brésil.
Un contexte géographique qui confronte la Guyane à une délinquance transnationale avec des zones difficiles à contrôler où prolifèrent l'orpaillage illégal et les trafics d'armes et de stupéfiants. La criminalité organisée est impliquée dans 53% des homicides, selon les autorités. En 2024, treize règlements de compte ont notamment eu lieu en forêt, dans le milieu de l'orpaillage illégal.
"Des factions armées brésiliennes cherchent à s'implanter depuis quelques années", rapporte le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie en Guyane. "Environ 400 criminels de ces gangs ont été identifiés, dont 75 interpellés en 2024". La gendarmerie mise sur la coopération avec les pays voisins pour enrayer cette criminalité, "un axe de travail majeur développé en 2024, avec de véritables avancées", se félicite le général Sintive.
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