Des dizaines de lézards et des centaines de plantes de Nouvelle-Calédonie, pour la plupart endémiques, sont menacés d’extinction. Les principales causes de ce déclin sont les feux de brousse, le défrichement pour l’exploitation des mines de nickel et le braconnage, selon un inventaire inédit de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publié mardi.
Pour la première fois, 69 espèces de lézards, incluant des geckos et des scinques, ainsi que 643 espèces de plantes (fougères, orchidées, arbres, etc.), figurent sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, annonce le Comité français de l’organisation.
Une biodiversité exceptionnelle en péril
“L’enjeu de conservation représente une responsabilité majeure pour la France et la Nouvelle-Calédonie”, alerte l’UICN, qui souligne que “plus de 75 % de la flore et plus de 90 % des lézards de l’archipel n’existent nulle part ailleurs au monde”.
La principale menace pesant sur ces espèces est la destruction des habitats naturels, notamment à cause des feux de brousse. “L’augmentation de la fréquence des incendies d’origine humaine, exacerbés par les sécheresses, affecte directement plus des trois quarts des plantes évaluées comme menacées”, précise l’UICN. Parmi elles, le Codia xerophila, un arbuste de la forêt sèche, est désormais classé “en danger critique”.
L’impact de l’exploitation minière
Les activités minières constituent une autre menace majeure pour la biodiversité. Elles “provoquent le défrichement des milieux naturels pour accéder aux ressources en minerais, particulièrement le nickel”. Cette exploitation met en danger des espèces comme le Thiollierea lenormandii, un arbuste aux fleurs rouges en clochettes, et le Bavayia de Goro, un gecko arboricole. Ces deux espèces, introuvables en dehors de Nouvelle-Calédonie, sont également classées “en danger”.
Espèces invasives et braconnage
Les espèces exotiques envahissantes exacerbent la pression sur la faune et la flore locales. Des animaux comme les cerfs, les cochons, les rats et la fourmi électrique menacent directement les lézards indigènes en tant que prédateurs ou concurrents pour la nourriture.
Le braconnage constitue une pression supplémentaire, en particulier sur certaines espèces de lézards convoitées comme animaux de compagnie. Par exemple, le Mniarogecko jâlu, un grand gecko endémique classé “en danger”, est capturé illégalement et revendu sur les marchés internationaux.
Urbanisation et tourisme en cause
En plus des incendies et des activités minières, l’urbanisation, l’agriculture et le développement touristique contribuent également à la disparition de ces espèces. Ces conclusions sont le résultat d’études menées entre 2014 et 2022, soulignant l’urgence de prendre des mesures pour protéger cet écosystème unique au monde.
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