Deux Comoriennes poursuivies pour homosexualité et emprisonnées depuis juin ont comparu jeudi au tribunal correctionnel de Moroni où le parquet a requis à leur encontre deux ans de prison dont un an ferme. Les deux résidentes de l'archipel de l'océan Indien, qui sont accusées "de faits d'actes à caractère sexuel contraires aux bonnes moeurs et contre-nature", doivent être fixées sur leur peine le 14 novembre.
"Je demande au tribunal de les déclarer coupables et la sanction doit être exemplaire pour lutter contre l'homosexualité, une pratique contraire à nos valeurs et à notre culture", a exhorté le substitut du procureur. Les poursuites pour homosexualité aboutissant jusqu'à un procès au tribunal sont rarissimes aux Comores, archipel à la société très conservatrice et aux 870.000 habitants très majoritairement musulmans.
A la question du président du tribunal leur demandant si elles "entretiennent une relation homosexuelle", les deux femmes ont nié et l'une d'elle a accusé un mauvais génie, un "djinn". "Il (le djinn) m'a demandé de coucher avec elle. J'ai répondu, Dieu m'en préserve. Alors le djinn est devenu menaçant : +Si tu ne le fais pas, je prendrai ta copine et l'éloignerai de toi. De peur, j'ai fini par céder", a expliqué la première, âgée de 20 ans et vêtue d'une abaya noire parsemée de strass et d'un foulard marron.
L'autre femme, âgée de 25 ans, a assuré "ne se souvenir de rien". L'homosexualité est associée, selon certaines croyances populaires religieuses, à un djinn qu'il faudrait exorciser. Leur arrestation avait suscité beaucoup d'attention aux Comores, quelques jours après le mariage d'une Franco-Comorienne et d'une Réunionnaise dans le département français de Mayotte, distant de 70 kilomètres.
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