Le ministre des outre-mer a précisé lors d'une visite en Martinique le calendrier de la baisse de 6.000 produits de première nécessité actée en octobre, assurant qu'elle devrait intervenir en janvier 2025.
début septembre par des tensions dues à la vie chère, a affirmé François-Noël Buffet lors d'une conférence de presse à la préfecture de la Martinique, à l'issue d'une longue réunion avec le préfet, de nombreux élus et acteurs du monde économique, dont les patrons des groupes locaux de distribution.
Les articles concernés sont "de nature diverse", a souligné le ministre, mais sont considérés comme "des produits de première nécessité". Par ces déclarations, M. Buffet confirmait les grandes lignes du protocole de lutte contre la vie chère signé le 16 octobre par le préfet et la trentaine d'interlocuteurs locaux venus à sa rencontre mardi.
Cet accord avait été conclu au bout de six semaines d'une mobilisation contre la vie chère lancée le 1er septembre par une association locale, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC).
Ce collectif a rejeté le protocole sur les prix et campe depuis sur sa position. Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, M. Buffet s'est dit "disposé à rencontrer tout le monde" sur l'île, y compris les dirigeants du RPPRAC, rentrés lundi dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.
Plus tard dans la soirée, les leaders du collectif ont fait irruption sur le terrain de la résidence privée du préfet, et exigé de rencontrer le ministre. Après un face-à-face tendu sur le pas de sa porte, le représentant de l'État a refusé d'accéder à la demande du RPPRAC. "Le rendez-vous n'était pas demandé, il n'était pas formalisé", a argué M. Buffet, dénonçant une attitude "quasi rédhibitoire" des militants.
En refusant la rencontre, le ministre a commis "une grave erreur", a réagi sur X la cheffe du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot, ajoutant que "la solution pour le peuple martiniquais n'est ni dans la répression ni dans le mépris, elle est politique".
Par ailleurs, une déambulation du ministre dans les rues de Fort-de-France prévue mardi a été annulée dans la matinée, parce que la réunion en préfecture a "largement dépassé les délais", a justifié M. Buffet qui a toutefois assuré que ses autres visites de terrain seraient maintenues.
Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes durant lesquelles, selon des chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés.
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