Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a salué plusieurs fois jeudi les efforts du précédent gouvernement pour limiter les dépenses de l'Etat cette année, qui doit se terminer avec un déficit public de 6,1% du PIB. Un déficit dont, au même moment, l'ancien ministre des Finances Bruno Le Maire, sur la sellette au Sénat pour expliquer son dérapage, assurait qu'il aurait pu être limité à 5,5% du PIB cette année si l'actuel gouvernement avait fait ce "choix".
M. Saint-Martin s'exprimait devant la Commission des Finances de l'Assemblée nationale sur le projet de loi de Finances de fin de gestion (PLFG), qui présente les derniers ajustements budgétaires annuels. L'ancien député Renaissance et rapporteur général du Budget de 2020 à 2022 s'est montré très clément sur la gestion récente de Bercy.
Il a relevé que le dérapage du déficit public, qui représente le solde des comptes de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, avait notamment été alimenté par les dépenses de ces dernières cette année. Ainsi que, à hauteur de 41,5 milliards d'euros, par une évaluation trop optimiste des prélèvements obligatoires.
Mais il a souligné combien les prévisions sont compliquées "en période de crise puis de rebonds économiques comme celles que nous avons connues en 2023 et 2024". Il a rappelé quatre ou cinq fois que le précédent gouvernement avait annulé 10 milliards d'euros de dépenses "dès février", puis constitué une réserve de précaution de 16 milliards d'euros à l'été, saluant "le volontarisme déployé".
Ex-collaborateur de M. Le Maire, le député EPR Charles Sitzenstuhl a cependant regretté que le gouvernement n'ait pas choisi de terminer l'année par un projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui aurait permis d'y introduire des mesures plus vigoureuses, notamment fiscales. Il a estimé que c'était "un choix du gouvernement actuel de laisser filer le déficit en 2024", tout en jugeant insuffisantes les économies du PLFG.
"C'est par (...) le freinage de la dépense que doivent se régler d'abord les déficits", a répondu M. Saint-Martin, et "on le fait à partir de 2024 au maximum de ce qui est possible".
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