Dix détenus qui avaient participé à une mutinerie fin septembre au sein de leur prison à Mayotte, la plus densément peuplée de France, ont été condamnés à des peines allant de trois ans à 18 mois de réclusion, a indiqué le parquet de Mamoudzou.
"Deux d'entre eux ont écopé de la peine la plus lourde, de trois ans, quatre ont été condamnés à 30 mois de prison, trois à une peine de deux ans de détention et enfin le dernier à 18 mois d'emprisonnement", a énuméré le parquet, au sujet de cette affaire jugée jeudi. Un agent pénitentiaire avait été blessé lors de la mutinerie survenue le 28 septembre à la prison Majicavo-Koropa, l'unique centre de détention mahorais, qui avait nécessité l'intervention du GIGN, les forces d'élite de la gendarmerie.
Les dix détenus ont été condamnés pour des faits de violences sur agent de l'administration pénitentiaire, destruction de biens, rébellion avec armes et séquestration d'un agent pénitentiaire. L'un des détenus, qui avait déjà été condamné à 18 ans de prison pour meurtre selon la procureure adjointe du tribunal judiciaire de Mamoudzou, Stéphanie Pradelle, pourrait être transféré dans l'Hexagone. Huit autres se trouvaient jusque-là "en détention provisoire et mis en examen pour des meurtres ou tentatives de meurtres", a-t-elle ajouté.
Un dernier, qui purge une peine pour des faits délictuels, a écopé de la peine la moins lourde. Lors de la mutinerie dans ce centre le plus densément peuplé du pays (650 détenus pour 278 places), une partie des cinquante prisonniers qui se trouvaient dans la cour de promenade avait retenu à l'extérieur le surveillant qui leur demandait de regagner leurs cellules. Les autres, ayant réintégré l'établissement, s'en étaient pris à un surveillant gradé pour lui voler ses clés et ouvrir toutes les cellules.
Selon Saïd Gamba, représentant de la CGT pénitentiaire, les détenus avaient ensuite "mis le feu aux matelas et tout saccagé: les ordinateurs, les caméras de surveillance", pendant que d'autres agents se "cachaient dans des bureaux". L'événement avait provoqué la démission le 7 octobre du directeur de la prison, Nicolas Jauniaux, qui souhaitait ainsi dénoncer la surpopulation carcérale.
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