Les communes et intercommunalités de La Réunion se trouvent confrontées à une situation critique alors que le gouvernement français envisage des coupes budgétaires significatives, une décision qui suscite de vives inquiétudes parmi les élus locaux. Ericka Bareigts, Maire de Saint-Denis, tire la sonnette d’alarme et se mobilise pour défendre les intérêts des collectivités réunionnaises.
Selon les informations relayées par la municipalité, le plan gouvernemental, motivé par un besoin de redressement des comptes publics, impose un effort financier sans précédent aux collectivités réunionnaises. “La contribution au redressement des comptes publics de la France se porterait pour les communes et intercommunalités réunionnaises à un total de 36 377 447 euros,” précise-t-elle. Cet ajustement budgétaire touche de manière disproportionnée les villes déjà fragiles sur le plan économique et social.
Les principales communes concernées par ces coupes incluent Saint-Denis, qui devrait supporter un effort de plus de 5 millions d’euros, Le Port avec une baisse estimée de 1,5 million d’euros, ainsi que Sainte-Marie (1,2 million), Saint-Benoît (1,3 million), et Saint-André (1,7 million). Au total, douze communes et les cinq intercommunalités de l’île seraient affectées.
Le contexte social et économique de l’île aggrave la situation. “Le soutien de nos collectivités pour nos familles et nos entreprises reste primordial et c’est bien le bloc communal qui est en première ligne,” rappelle Bareigts. La Réunion, déjà en difficulté par rapport aux indicateurs socio-économiques nationaux, voit ses ressources diminuer alors que le besoin de soutien public demeure crucial.
L’impact de ces coupes dépasse le cadre strictement administratif. “La commande publique est aussi un levier de croissance pour nos entreprises,” explique Bareigts. Or, ces nouvelles restrictions budgétaires risquent d’entraîner une baisse significative des investissements locaux, notamment dans le secteur du BTP, qui est un pilier de l’économie réunionnaise.
Les collectivités dénoncent également un traitement inégal par rapport aux autres territoires français. Tandis que d’autres communes de l’Hexagone bénéficient de mesures compensatoires, La Réunion semble en être exclue. Cette “injustice fiscale” est d’autant plus prononcée que les fonds dédiés aux conditions de vie outre-mer ont subi une réduction de près de 35 %, diminuant ainsi le soutien direct aux collectivités insulaires.
Pour éviter un effondrement des finances locales, la Maire de Saint-Denis appelle à une révision des décisions budgétaires nationales en prenant en compte les particularités socio-économiques de La Réunion. Elle souligne l’importance d’un partenariat entre l’État et les collectivités locales pour trouver des solutions adaptées à la situation.
“Il est essentiel que les collectivités de La Réunion, déjà fragilisées, ne soient pas davantage pénalisées par des décisions budgétaires nationales qui n’intègrent pas leurs particularités,” insiste Bareigts, avant de préciser qu’elle se rendra aujourd’hui à Paris pour rencontrer les représentants du gouvernement et l’Association des Maires de France.
Les élus locaux attendent désormais une “réponse rapide et favorable” pour garantir un avenir meilleur aux habitants de La Réunion et préserver les services publics locaux. La mobilisation des collectivités sera déterminante pour obtenir des ajustements et éviter une crise économique et sociale sur le territoire.
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