Dans un contexte de saturation carcérale à La Réunion et de tension sur le personnel pénitentiaire, le transfert de détenus en provenance de Mayotte suscite des préoccupations croissantes. La maire de Saint-Denis, Éricka Bareigts, et la sénatrice de La Réunion, Audrey Bélim, ont exprimé leurs inquiétudes sur cette mesure qui, selon elles, met en péril la sécurité et les conditions de vie sur l’île.
Selon Éricka Bareigts, « prendre le risque de libérer de potentiels criminels dans nos rues est tout bonnement scandaleux ». La maire de Saint-Denis appelle à une révision de cette décision, soulignant que La Réunion, déjà engagée dans une solidarité régionale avec Mayotte, ne peut absorber seule les conséquences des difficultés rencontrées par l’île voisine.
Audrey Bélim, sénatrice de La Réunion, a rappelé la situation critique des établissements pénitentiaires locaux :
Ces chiffres mettent en lumière une surpopulation carcérale alarmante, exacerbée par le transfert de 87 détenus mahorais en 2024, après une première vague de 27 détenus en octobre, soit avant le passage du cyclone Chido.
La sénatrice a également souligné l’urgence d’une réponse structurelle pour Mayotte, où le centre pénitentiaire de Majicavo affiche un taux d’occupation de 252 % avec 620 détenus pour 278 places. Un amendement visant la construction d’un second établissement à Mayotte, porté lors des débats sur le projet de loi de finances 2025, n’a pas été retenu, malgré des promesses de construction formulées dès mars 2022. Audrey Bélim appelle à accélérer les démarches pour la réalisation de cette infrastructure, estimant que « la solution ne peut être de déplacer le problème sur un autre territoire, mais de le résoudre à sa source ».
Les deux élues dénoncent une gestion qui aggrave les tensions locales et appellent l’État à respecter le principe d’équité entre les territoires hexagonaux et ultramarins. La priorité, selon elles, doit être donnée à des solutions durables qui prennent en compte les spécificités locales, plutôt qu’à des transferts perçus comme des palliatifs inefficaces.
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