La dépouille d'une Française retrouvée morte en juin dans une cellule de garde à vue aux Seychelles n'a toujours pas été rapatriée malgré des démarches diplomatiques, a-t-on appris auprès du parquet d'Évry et de la famille.
"Une demande d'entraide pénale internationale (DEPI) est en cours et les autorités françaises mettent tout en œuvre pour faire rapatrier le corps de la défunte", a déclaré vendredi à l'AFP le parquet d'Évry, qui a ouvert, le 21 juin, une enquête préliminaire en recherche des causes de la mort.
"Le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et l'ambassade de France aux Seychelles sont pleinement mobilisés et en lien avec la famille", a déclaré de son côté une source diplomatique.
Valérie Ramier, 57 ans, avait quitté l'Essonne en octobre pour aller s'occuper de sa mère malade, résidente de l'archipel. Mais alors que cette dernière était hospitalisée sur l'île de Praslin, la quinquagénaire, sous l'emprise de l'alcool, avait été placée en garde à vue après un différend avec l'équipe médicale.
Sa famille a affirmé à l'AFP que la victime avait été "rouée de coups" et "traînée par terre" pour être conduite au commissariat. Elle a été retrouvée morte dans une cellule de garde à vue.
Le but de la DEPI était d'envoyer un légiste français comme observateur des opérations d'autopsie et d'obtenir le rapatriement du corps. Selon la famille, un légiste a en effet pu assister à l'autopsie fin juillet, mais les autorités locales ont refusé la prise de photographies ainsi que la présence d'un policier judiciaire.
"On m'a expliqué que le corps de ma mère n'avait pas bougé, qu'il était toujours à la morgue" à Mahé, principale île des Seychelles, a déclaré à l'AFP Juliette, fille de Valérie Ramier. "Donc en fait on est bloqués (...) C'est extrêmement angoissant, c'est inhumain, c'est insupportable."
Pour elle, le fait que le corps n'ait toujours pas été rapatrié amène à "se poser des questions". "Ils savent que le corps va être rapatrié en France pour approfondir une autopsie, alors ils ne veulent pas le rendre", soupçonne la jeune femme.
Selon une source proche du dossier, l'entreprise locale de pompes funèbres désignée par la famille ne peut prendre en charge la dépouille sans une garantie écrite que les coûts d'autopsie seront bien assumés par le ministère seychellois des Affaires étrangères, que l'ambassade de France relance "quotidiennement" à cette fin.
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