De 2000 à aujourd'hui, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de moitié, tandis que la population a augmenté d'environ un quart. Si les émissions ont baissé ces dernières décennies dans certaines régions, comme l'Union européenne (UE), elles ont en revanche explosé en Asie et plus particulièrement en Chine. Dans ce pays, le volume annuel de CO2 rejeté dans l'atmosphère a triplé en vingt ans, en lien notamment avec son essor économique.
Si l'on prend en compte la taille de la population, la Chine émet 2 fois plus de dioxyde de carbone par habitant que la moyenne mondiale, l'UE 1,5 fois plus et les États-Unis 3 fois plus. Mais ces données ne comptabilisent pas les émissions associées à l'importation de biens et services, dont une bonne partie de la production est localisée dans une poignée de pays manufacturiers qui s'appuient encore beaucoup sur les énergies fossiles. En intégrant l'impact de ce qui est produit à l'étranger dans le calcul, l'empreinte carbone par habitant dans l'UE est ainsi plus élevée qu'en Chine : 11 tonnes d'équivalent CO2 par an, contre 8.
Comme le révèle une étude de l'Insee, les importations pèsent lourd dans l'empreinte carbone de l'Union européenne, soit environ 34 % du total - incluant les émissions de CO2 domestiques et celles liées aux produits importés. En tenant compte des échanges intra-communautaires, ce chiffre grimpe même à 50 %. La Chine et les États-Unis étant les premiers partenaires commerciaux de l'UE, ils font partie de ceux qui contribuent le plus à ces "émissions importées".
Comme le montre le graphique, au sein des pays de l'UE, la part importée de l'empreinte carbone varie de 26 % à 85 %. Avec un mix énergétique carboné qui gonfle ses émissions domestiques, la Pologne affiche la part la plus faible. À l'inverse, c’est Malte, un État insulaire très dépendant du commerce international, qui présente la part la plus élevée. Le Luxembourg, où les services sont très développés, importe plus de 60 % de son empreinte carbone, tandis que les économies les plus peuplées - comme l'Allemagne, l'Italie et la France - se trouvent dans une situation intermédiaire (environ la moitié, dont 33 % à 39 % hors-UE).
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