Selon une étude conjointe de l’Insee et de la DEAL Martinique publiée en mars 2025, la consommation d’espace liée à l’habitat a progressé de 14,1 % entre 2010 et 2019 sur l’île, soit l'une des plus fortes hausses parmi les départements français. Cette artificialisation concerne 1 350 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers, soit 1,2 % du territoire martiniquais.
Cette hausse intervient dans un contexte paradoxal : la population de la Martinique a diminué de 7,5 % sur la même période, tandis que le nombre de logements a augmenté de 10,2 % (+19 870 logements). Ce décalage s’explique d’abord par la baisse de la taille moyenne des ménages (2,2 personnes en 2019 contre 2,4 en 2010), un phénomène qui contribue à lui seul à 97 % de cette croissance du nombre de logements.
Les logements vacants ont également fortement progressé : +35,8 % entre 2010 et 2019, pour représenter 15,8 % du parc total en 2019. La vacance est souvent liée à l’inadéquation des logements aux besoins (absence d’eau ou d’électricité, vétusté) et à des problèmes d’indivision ou d’abandon. En parallèle, les résidences secondaires et logements occasionnels ont augmenté de 53,4 % sur la période.
La surface moyenne consommée par ménage supplémentaire atteint 1 971 m2 en Martinique, contre 721 m2 en moyenne dans les autres départements français (hors Mayotte). Cette valeur inclut l’ensemble des éléments liés à l’habitat : bâtiments, accès, parkings, mais aussi espaces verts associés.
Treize communes présentent une consommation d’espace élevée au regard de l’évolution du nombre de ménages : Ajoupa-Bouillon, Ducos, Gros-Morne, Le Lorrain, Le Marigot, Le Marin, Le Robert, Rivière-Pilote, Rivière-Salée, Saint-Joseph, Sainte-Anne, Sainte-Luce et Le Vauclin. Deux sous-groupes se distinguent : l’un où l’augmentation est portée par les logements vacants (+50 %), l’autre par les résidences secondaires (+79,2 %).
La Martinique est engagée, comme les autres territoires, dans la trajectoire de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) fixée par la loi Climat et Résilience. Elle impose une réduction de 50 % du rythme d’artificialisation d’ici 2031, en comparaison à la décennie 2011-2021, avant un objectif de compensation totale d’ici 2050.
La publication est accessible via le site de l'Insee.
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